Anxiété : comprendre l'évolution pour mieux la surmonter
Quand on vit avec de l’anxiété débordante, on espère souvent qu’elle disparaisse d’un seul coup. Pourtant, selon mon expérience, j’ai constaté qu’elle suit le plus souvent un parcours par étapes. Ce ne sont pas des cases figées, mais des repères que j’observe régulièrement en séance. Reconnaître ce chemin permet déjà de reprendre de la maîtrise et de se sentir moins seul·e face à ce que l’on traverse.

La progression de l’anxiété
Tout commence souvent par une forme de déni. On minimise, on rationalise, en se répétant : « ce n’est rien, juste du stress ou de la fatigue ». Puis l’évitement s’installe. On contourne les situations anxiogènes, on développe des rituels ou des stratégies pour ne pas se confronter à ce qui fait peur. Peu à peu, la vie se rétrécit.
À ce moment-là surgit souvent l’ambivalence. On sent bien que l’évitement enferme, on devine qu’il empêche d’avancer, mais on ne se sent pas encore prêt·e à changer. C’est une période inconfortable, où l’on mesure l’impasse sans trouver encore l’élan d’en sortir.
Puis vient le temps de la confrontation graduelle. On tente de se réexposer, petit à petit : prendre le métro, aller à une soirée, affronter ce qui paraissait insurmontable. C’est difficile, mais supportable, et chaque expérience réussie nourrit la confiance.
De là, on glisse vers une forme d’adaptation conditionnelle. L’anxiété est encore présente, mais on trouve des ajustements : adapter le rythme, chercher du soutien, éviter les excès inutiles. On ne subit plus totalement, on apprend à composer avec elle.
Cette progression mène vers l’acceptation. L’anxiété ne disparaît pas forcément, mais elle cesse de gouverner la vie. Elle peut revenir, mais elle ne bloque plus le chemin. On peut avancer malgré elle.
Enfin, il existe une étape supplémentaire, celle de la transformation. L’anxiété cesse d’être seulement un fardeau : elle devient une ressource.
L’anxiété comme ressource
On oublie souvent que l’anxiété a une fonction utile. C'est une émotion utile qui agit comme un signal d’alarme qui attire l’attention sur un besoin non respecté ou une situation à laquelle il faut prêter attention. Cette vigilance particulière peut devenir une force : elle aide à anticiper, à mieux se préparer, à poser des limites plus claires.
L’anxiété nourrit aussi l’imagination. Les scénarios qu’elle construit, une fois transformés, peuvent devenir des pistes créatives et des solutions inédites.
Ainsi, loin d’être seulement un obstacle, l’anxiété peut devenir un allié. Quand elle est reconnue et apprivoisée, elle enrichit la manière de se connaître, de s’organiser et d’interagir avec les autres.
Pourquoi ce repère aide
Se représenter l’anxiété comme un chemin en plusieurs étapes aide d’abord à normaliser l’expérience : avancer, stagner, revenir en arrière, tout cela fait partie du processus. Cela permet aussi de mieux s’orienter : on ne vise pas la montagne entière, seulement la prochaine marche. Enfin, ce regard valorise : il donne du sens au parcours et à ce que l’on traverse.
Comment l’hypnose peut accompagner ce chemin
Spécialisée dans l’accompagnement émotionnel et particulièrement dans l’anxiété et l’angoisse, j’ai pu constater que l’hypnose intervient à chaque étape. Elle permet d’apaiser l’intensité grâce à la respiration, aux ancrages et à la régulation corporelle. Elle facilite l’exposition graduelle à travers l’imagerie, les scénarios progressifs et le recadrage. Elle aide à transformer l’imagination anxieuse en imagination solution. Enfin, elle consolide le passage de l’acceptation à la transformation, pour que l’anxiété devienne pleinement une ressource.
L’anxiété n’est pas une condamnation : c’est un chemin. Identifier où vous en êtes, c’est déjà choisir votre prochaine étape. Et parfois, c’est aussi découvrir que ce qui vous faisait souffrir peut devenir une véritable force intérieure.
NB : Les étapes présentéées ici sont des répères issus de ma pratique, pas une règle stricte. Ce n'est pas un parcours strice. On peut faire des allés-retours ou sauter des étapes.