La peur d’avoir peur (au cas où)
Il y a la peur instinctive, celle qui réagit à un danger réel, ici et maintenant. Et puis, il y a une autre forme de peur : plus discrète, plus insidieuse. Celle qui se déclenche en anticipation, au cas où. Pas en réponse à ce qui est, mais à ce qui pourrait arriver.
C’est souvent cette anticipation-là qui épuise.
Le système d’alerte interne s’emballe. Il tente de prévoir, de contrôler, de se préparer à tout. Mais à force de tourner à vide, la peur devient réflexe. Inconsciente, précoce, excessive. Le corps et l’esprit restent en état d’alerte, même quand il n’y a rien de menaçant.
Cette mécanique peut s’installer progressivement, à force d’avoir vécu des épisodes d’angoisse, de panique ou de malaise. Le système nerveux apprend à anticiper, à réagir avant même que la situation n’apparaisse.
Et ça donne souvent ce schéma :
Je pense à une situation → mon corps réagit → je ressens cette réaction → je panique à l’idée que ça recommence.
La peur de la peur devient plus envahissante que la situation elle-même. Alors on évite. On contrôle. On surveille. Même dans le calme, quelque chose reste tendu, aux aguets.
Travailler cette peur en hypnose
L’objectif, ici, n’est pas de forcer le calme ni de se raisonner par la logique. C’est plutôt d’aller observer ce qui se passe à l’intérieur, là où tout s’active sans qu’on l’ait choisi consciemment.
Avec l’hypnose, on vient travailler :
ce qui déclenche automatiquement,
ce qui amplifie la réaction,
ce qui l’entretient au fil du temps.
On redonne de la clarté là où le mental tourne en boucle. On rétablit du mouvement là où quelque chose s’est figé. On écoute chaque partie impliquée, même celles qui protègent maladroitement.
Le but, ce n’est pas de ne plus rien ressentir. C’est de ne plus être envahi par la peur avant même que quoi que ce soit ne se passe.